A person hiking on a bluff above Rivière-Éternité in Quebec.
 

La Région Touristique du Saguenay-Lac Saint-Jean

Ice fishing village of La Baie
Village de pèche blanche de La-Baie

 

Le Saguenay-Lac-Saint-Jean est une destination exceptionnelle pour les amateurs de nature, d’aventure et de culture, où la nature majestueuse se mêle à une histoire riche en traditions et en péripéties qui ont forgé la vie et les mentalités de ses communautés au cours des siècles.

La région est connue pour ses paysages somptueux et magnifiques : une nature sauvage au sein de parcs qui la préservent, un fjord spectaculaire aux falaises majestueuses, un lac qui rappelle l’océan tant il est vaste, d’immenses étendues intactes de neige ou de forêt, des attraits culturels uniques issus des Premières Nations et de nombreux économusées, des spécialités gastronomiques où s’invitent les bleuets comme une signature.

Terre d’aventure, d’activités de plein air et de loisirs, elle est également reconnue comme une terre d’ouverture et d’innovation, et a longtemps permis d’y tester des dispositifs disruptifs sollicitant son inventivité.

Mais comment devient-on une terre de créativité ?

 

Le Saglac, une terre de résilience

Mashteuiatsh Community
Communauté de Mashteuiatsh

 

Cette appétence s’est souvent forgée dans la difficulté et la douleur, et s’est imposée comme un élément collectif de résilience et de solidarité face à l’adversité.

En effet, le SagLac est avant tout une région éloignée, aux 4 saisons très marquées, capable à la fois d’une très grande abondance mais aussi de terribles assauts faits aux conditions de vie de ses populations.

Son histoire est fascinante et se déroule sur plusieurs siècles, mêlant l’héritage autochtone, la colonisation européenne et le développement industriel, qui ont engendré une fierté régionale et un lien fort à l’environnement naturel.

Avant l’arrivée des Européens, la région du SaguenayLac-Saint-Jean était habitée depuis plusieurs millénaires par les Ilnus (ou Montagnais), une nation autochtone de la grande famille des Algonquiens. Ils vivaient principalement de la chasse, de la pêche et de la cueillette, et occupaient un vaste territoire entourant le Lac Saint-Jean et les rives du fjord du Saguenay.

Dès 1535, les premiers explorateurs français furent attirés dans la région par le « Royaume du Saguenay » décrit par l’explorateur Jacques Cartier comme un territoire légendaire riche en or, en cuivre et en pierres précieuses. Ce sera finalement sa richesse en fourrures, puis en bois et en terres agricoles, qui attirera et sédentarisera les colons sur ces terres éloignées, implantés autour de petits villages.

Plus récemment, c’est l’industrie du bois puis celle de l’aluminium qui viendront consolider l’activité économique de la région.

Mais avant tout, l’histoire coloniale du SagLac est celle de trappeurs envoyés pour chasser les castors par la Compagnie de la Baie d’Hudson, grande entreprise de traite de fourrure et qui, frappés au cœur par les beautés de cette région exceptionnelle, décidèrent d’y « squatter » et de s’y implanter, en grande entente avec les populations autochtones qu’ils côtoyaient dans les nombreux postes de traite.

Toutefois, la vie n’était pas simple dans ces territoires éloignés et difficiles d’accès. A cet isolement vinrent s’ajouter de grandes catastrophes naturelles, qui affectèrent profondément les mentalités de ses habitants. Déluges et inondations, feux de forêts ravageurs, glissements de terrain spectaculaires, grande rigueur des hivers ont provoqué de nombreuses pertes humaines, des destructions importantes et de grandes situations d’urgence.

 

Monts-Valin National Park
Park national des Monts-Valin

 

Ces difficultés extérieures, profondément ancrées dans la mémoire collective, ont développé chez les Saguenéens et Jeannois une attitude de courage, de préparation et de coopération pour surmonter ces épreuves. Résilience et adaptation, solidarité et entraide communautaire sont devenues le ciment d’une fierté régionale qui s’est bâtie sur la capacité des habitants à surmonter les défis que les éléments leur imposaient. Une forte tradition d’autosuffisance et de débrouillardise a renforcé le sentiment d’appartenance et la motivation à reconstruire après les catastrophes, tel "l’arbre qui plie mais ne rompt pas". Et malgré une nature qui pouvait s’avérer imprévisible et parfois dévastatrice, les populations locales ont conservé un grand respect et un grand amour pour leur environnement, en développant une conscience accrue de la nécessité de vivre en harmonie avec ces éléments naturels.

Ne dit-on pas au Saguenay-Lac-Saint-Jean que c’est le grand incendie de 1870 qui a dévasté toute la région, qui a permis l’abondance des bleuets, symbole de cette terre et de ses habitants ?

 

Transformer l’adversité en opportunité

Monts-Valin National Park
Parc national des Monts-Valin

 

Faire de ses défis, une force, telle est la qualité de ce territoire.

Comme dans les pays scandinaves, ainsi le froid de l’hiver peut-il devenir un atout., lui qui nous force à rester à la maison avec nos proches, à nous regrouper, à ne laisser personne dehors, à trouver comment nous chauffer et nous éclairer lorsque l’électricité est interrompue, à passer du temps ensemble plutôt que devant nos écrans, à nous écouter et à nous connecter.

Lorsque le fjord du Saguenay gèle, c’est tout un village de pêche blanche qui apparaît sur la glace, avec ses loisirs et ses activités sociales. La motoneige, véritable élément culturel, est sur place bien plus qu’un simple loisir : c’est un moyen de locomotion, une activité sociale, économique, démocratique, une connexion avec les communautés éloignées, un lien vers les territoires vierges et les lieux rendus inaccessibles par les étendues de neige.

Mais il advient aussi que cette terre d’abondance doive affronter des cieux incertains. Ainsi le cœur et la raison s’affrontent-ils parfois. Comme toutes les autres, la région a besoin de renforcer le potentiel économique de sa population, d’attirer les investissements, de conserver les jeunes sur son territoire, de combler son manque d’auto-suffisance dans un contexte de dépendance où elle ne dispose pas des clés de diversification pour le faire.

Le tourisme fait partie de la solution. Et lorsque le tourisme doit partager les richesses de son territoire avec l’industrie forestière et l’industrie minière, et qu’il s’attache à restaurer et revitaliser les environnements naturels et les communautés locales, tout en offrant des expériences enrichissantes à ses voyageurs, cela mène au tourisme régénératif.

 

Le tourisme régénératif, une ambition pour toute la région du Saglac

Saint-Cyriac Chapel
Chapelle Saint-Cyriac

 

La démarche part initialement de l’intention et du du leadeship de la directrice générale de l’association touristique régionale (ATR) Tourisme Saguenay Lac Saint-Jean, Julie Dubord. Attachée depuis toujours à sa région qu’elle porte profondément ancrée en son cœur, celle-ci a choisi d’orienter ses perspectives d’avenir vers l’expression de son identité collective tout en développant une posture d’ouverture à de nouveaux concepts. Partenaire d’ATTA (Adventure Travel Trade Association (en anglais seulement)), Julie et son équipe ont participé à différentes conférences internationales qui l’ont conduite à explorer et approfondir le concept de tourisme régénératif. C’est ainsi qu’elle a décidé d’engager sa région dans cette transformation de fond. Prenant alors son bâton de pèlerin, cette femme de passion a rencontré de très nombreuses parties prenantes de son territoire, et a conduit des réflexions poussées sur l’avenir et le devenir du territoire. Le développement durable en faisait résolument partie, en tant que valeur fondamentale de la culture locale. Mais tant qu’à intégrer la durabilité dans le tourisme, pourquoi ne pas pousser la vision encore plus loin et adopter une posture encore plus créative, clairvoyante et innovante ? Comment faire en sorte de viser un futur confortable, dynamique, générateur d’activité, porteur de sens partagé, et agréable à vivre pour tous, locaux comme visiteurs ? Et comment faire en sorte de ne pas répliquer en boucle les mêmes erreurs du passé, mais d’assumer des choix sains et porteurs d’avenir ?

C’est de cette réflexion qu’est né l’itinéraire stratégique de la destination pour la région 2022-2030 (en français seulement), portant une vision régénérative popularisée par le vidéo S’imaginer le Saguenay-Lac-Saint-Jean en 2040. L’aventure et l’expédition vers le tourisme régénératif de la région touristique du Saguenay-Lac-Saint-Jean a pour ambition de rassembler tous les acteurs, et servent aujourd’hui de support aux prises de décision, aux orientations, aux concertations et aux soutiens accordés aux initiatives régionales.

 

Faire reconnaître la valeur des paysages pour mieux les préserver

Mashteuiatsh Community
Communauté de Mashteuiatsh

 

Au-delà du tourisme, la belle région du Saguenay-LacSaint-Jean crée de la richesse pour de nombreuses activités, notamment pour l’industrie de l’aluminium et celle du bois qui y sont implantées depuis très longtemps. Toutefois, il peut survenir que les intérêts des uns et des autres soient confrontés occasionnellement. Comment faire pour que tous soient attentifs à préserver la beauté et la biodiversité de ces lieux magnifiques, et à affirmer durablement la qualité de vie sur le territoire ?

Le SagLac est une terre abondante en hydro-électricité ce qui a permis l’implantation de l’industrie de l’aluminium, et c’est l’entreprise Alcan qui a contribué durant près d’un siècle au développement du SaguenayLac-Saint-Jean. La région a même été baptisée la « Vallée de l’aluminium ». L’enjeu de concertation des milieux a marqué l’histoire de cette industrie, favorisant une collaboration constructive entre tous. Toutefois, la vente de l’entreprise Alcan au géant minier Rio Tinto a conduit à un clivage progressif entre le milieu-hôte et l’entreprise, et les organes de collaboration se sont effrités, atténuant les voix des communautés auprès de l’entreprise.

Après avoir compté sur cet acteur indéfectible durant de nombreuses décennies, les habitants du lieu ont alors pris conscience d’une autre réalité pouvant éventuellement s’opposer à leur propre perception du territoire et de son avenir. Le besoin de se diversifier a émergé, questionnant l’acceptabilité sociale, à la recherche d’une coexistence constructive, respectueuse des besoins de tous, entreprise, communautés et milieux naturels.

Avec les forestiers, dont l’activité est ancrée dans l’histoire locale depuis les premiers actes de colonisation, on peut voir également apparaître de réels conflits de reconnaissance et d’usage. D’un côté, l’industrie forestière considère les arbres et les forêts comme des produits à exploiter, et ses pratiques consistent généralement à trancher ras et à replanter — lorsqu’il y a reboisement — des essences uniques au développement rapide, compromettant ainsi l’équilibre des écosystèmes et la beauté des lieux. De son côté, l’industrie du tourisme cherche à valoriser ses paysages, ses immensités naturelles et les expériences en nature. Ces deux approches peuvent s’avérer contradictoires et occasionner de réelles tensions.

De plus, la prise de conscience que la fragilité économique de certaines compagnies forestières pouvait entrainer l’effondrement des communautés hôtes, a permis à ces dernières de réaliser la nécessaire prise de recul vis-à-vis de ces activités.

 

Saguenay-St. Lawrence Marine Park
Parc Marin du Saguenay Saint-Laurent

 

Toutefois, dans cette région comme dans tant d’autres, où l’intérêt économique d’aujourd’hui, bien tangible, prime sur les aspirations pour l’avenir, plus abstraites, la voix du tourisme n’est pas toujours audible. C’est de ce constat d’un manque de poids et de considération des activités touristiques face, d’une part, aux décisions des géants manufacturiers et des grandes sociétés de bois disposant de grands moyens financiers, d’un fort impact économique, de concessions à très long terme, sans réelles limites posées ; et, d’autre part, du manque d’appui des gouvernements successifs plus enclins à soutenir les activités économiques à court terme que celles du futur, qui ont conduit Tourisme Saguenay-LacSaint-Jean à faire réaliser une étude tout à fait inédite et innovante, qui a permis d’estimer la valeur économique et sociale de ses paysages.

Cette initiative, une première du genre au Québec, est venue confirmer le rôle crucial de l’industrie touristique dans les décisions associées au développement régional. Lancée dans la perspective d’établir une vision durable de la destination, qui prend en compte les particularités et les éléments distinctifs de la région, cette étude a permis d’inventorier, de qualifier et de classifier les paysages régionaux selon leur valeur environnementale, culturelle/patrimoniale, esthétique/ emblématique et sociale, en plus d’évaluer leur valeur économique totale.

L’étude a permis, d’une part, d’outiller les acteurs régionaux et locaux afin de mieux évaluer l’impact de divers projets sur la région, de contribuer à la préservation des milieux et des paysages de qualité et ainsi accroitre la performance touristique de la région.

Elle a aussi permis de qualifier Tourisme SaguenayLac-Saint-Jean comme un interlocuteur de choix lorsqu’il est question de conflit d’usage entre les activités touristiques et celles des autres industries. L’étude est avant tout un outil d’aide à la décision, une clé de compréhension des nuances du territoire, qui a été reçue très positivement par les décideurs locaux. En chiffrant cette valeur immatérielle, l’étude a permis d’apporter un argumentaire consistant lorsque vient le temps pour l’ATR de valoriser ses installations ou de préserver le paysage en tant que moteur économique de la région, en justifiant par la raison les éléments qui tiennent tant à cœur aux habitants et font leur fierté.

 

Une région qui s’engage résolument pour un tourisme régénératif

Blueberries in Saguenay-Lac-Saint-Jean Region
Bleuets dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean

 

L’itinéraire stratégique de la destination du SaguenayLac-Saint-Jean 2022-2030 affirme ses engagements pour un tourisme régénératif par la signature « le pouvoir d’agir ensemble pour demain ».

L’ambition est de définir une vision, une orientation générale, une trame de fond, un « qui », ensemble, un « pourquoi », et de se laisser inspirer en chemin le « quoi », le « où » et le « comment », comme des éléments à positionner au fur et à mesure de l’aventure. D’ouvrir l’itinéraire aux opportunités et aux défis rencontrés en chemin.

La Covid est venue renforcer la justesse de cette ambition. Aucune planification stratégique, même la plus renforcée, n’aurait pu venir apporter son soutien aux Saguenéens et aux Jeannois, très durement impactés par la crise, comme dans de nombreux autres. En revanche, la pandémie a mis en évidence les capacités de résilience, de solidarité et de débrouillardise de la région.

L’itinéraire propose de faire rayonner le tourisme sur toute la région du SagLac, de travailler la saisonnalité, de rassembler toutes les forces vives du territoire dans un écosystème dynamique et communicant, et d’étendre à tous, visiteurs et locaux, un accès universel et chaleureux, véritable cheval de bataille de Julie Dubord : que faire pour s’assurer que, quelle que soit ton identité, tes contraintes, tes aspirations, tu te sentes bien et bienvenu.e au Saguenay-Lac-Saint-Jean ?

C’est donc en misant sur les principes d’économie régénérative que Tourisme SagLac souhaite mettre en valeur, préserver et renforcer ce qui fait la réputation de sa région, son histoire et sa culture uniques, tant pour le bénéfice de l’expérience touristique que pour préserver un legs riche pour les générations futures.

L’itinéraire a l’ambition de s’assurer de l’intégration, de l’inclusion, de l’équité, de l’adaptation, de l’ouverture de chacun dans l’industrie touristique, à commencer par son ATR.

C’est une approche que les entreprises locales accueillent avec plaisir, avec une ouverture immédiate à ce qui leur est proposé. Véritable projet de société, le tourisme régénératif vient apporter une vision d’espoir et un appétit renouvelé à entreprendre et accueillir.

 

Tourism Alma
Tourisme Alma

 

La Communauté Tourisme Acœur en est un bon exemple d’initiative réalisée dans cet objectif régénératif : grand laboratoire en ressources humaines, il s’agit d’une communauté bienveillante chargée de former et d’unir celles et ceux qui œuvrent en tourisme en région (entrepreneurs, gestionnaires, administrateurs, employés, organismes socioéconomiques). Elle engage l’écosystème à collaborer, à s’impliquer en tant qu’industrie, dans des projets portés par d’autres acteurs dans la région, à déployer des actions porteuses de sens, capables de rassembler, le tout actionné par une saine gouvernance. La population et les visiteurs sont également invités à prendre part à cette expédition, avec des activités de sensibilisation ou d’implication écologiques ou sociales au sein de l’expérience touristique.

Tourisme Saguenay–Lac-Saint-Jean accompagne également les entrepreneurs individuellement pour les aider à soutenir ou à rallumer la flamme qui les animait à l’origine, dans un processus d’encouragement très « game changer » dénommé Oriance, qui a permis une modernisation des modèles d’affaires locaux.

Une autre illustration de cette orientation vers le régénératif est l’accent placé sur le développement d’expériences et d’infrastructures donnant un meilleur accès à la nature. Et particulièrement, à la suite de l’étude sur la valeur des paysages, l’accent est mis sur une gestion saine et pérenne des projets s’inscrivant dans le cadre de ces fameux paysages à forte valeur économique et sociale, tant pour le bénéfice de l’expérience touristique que pour les générations futures de la région.

Tourisme Saguenay-Lac-Saint-Jean passe à l’action en visant une transformation radicale et avant-gardiste des acteurs de son industrie — socio-écologique, interdisciplinaire et structurelle. Qu’il s’agisse d’engager le tourisme d’affaires en accompagnant des cohortes d’hôtels et centres de congrès vers les meilleures pratiques durables et la mutualisation des solutions dans une logique de circularité, d’accueillir les startups dans des incubateurs, ou de transformer positivement le port d’escale de Saguenay — qui vient d’obtenir la certification Biosphere en tourisme durable —, l’esprit est à la collaboration en écosystème dans une région qui veut sortir des silos sectoriels et géographiques.

 

Des secteurs clés pour stimuler le tourisme régénératif

Saguenay-St. Lawrence Marine Park
Parc Marin du Saguenay Saint-Laurent

 

Malgré une puissante vision d’avenir et toutes ces belles mesures, la mise en opération reste toutefois difficile. Tout n’est pas simple et de grands défis continuent de se profiler à l’horizon pour ce territoire immense et éloigné des grandes métropoles, tel celui de la mobilité durable et de l’accessibilité. Le tourisme lent et la sédentarisation des expériences par exemple, font partie du panel d’options retenues. Mais la route est encore longue à parcourir, dans un pays et une province mal desservis par le ferroviaire et les transports collectifs.

De plus, beaucoup d’approches régénératives se transforment en cours de projet en approches « durables », souvent à simple teneur écologique. Pour asseoir la démarche sans la rendre toutefois trop disruptive afin d’en faciliter l’appropriation, Julie Dubord compte s’appuyer sur l’ensemble de son industrie. Rencontres, formations, concertation, accompagnements, lui permettent de stimuler ce qui finalement, correspond le plus souvent aux aspirations naturelles et profondes des organisations touristiques locales.

Par exemple, l’écotourisme est très présent dans la région. Généralement animé par des entreprises au sens écologique et social très développé, dont l’activité s’accorde au choix de vie de ses créateurs, ce secteur est un allié majeur de l’approche régénérative. Soucieux de ne pas laisser de trace et d’approcher la nature comme un être vivant, ces organisations sont généralement les meilleurs ambassadeurs de la nécessaire transformation des offres touristiques auprès des visiteurs, nourrissant leur expérience de respect et de merveilleux.

Un autre exemple sont les économusées, réputés pour savoir transformer un patrimoine immatériel en capital matériel qui génère des activités économiques. Tout un programme ! Leurs services valorisent le mode de vie de communautés souvent éloignées, générant et amplifiant un sentiment d’identité culturelle, de reconnaissance et de fierté d’appartenance.

Ces deux secteurs touristiques sont d’autre part réputés pour leur résilience et leur capacité d’adaptation, notamment aux changements climatiques et aux évolutions naturelles pour le premier. Des expériences à marier au tourisme régénératif !

Ils ne sont pas les seuls bien sûr à pouvoir emboiter le pas au tourisme régénératif : de plus en plus enclins à intégrer des démarches d’écosystème dans leurs activités, les hébergeurs, les restaurateurs, et les activités de loisirs et de culture en général, aiment à penser local, de saison, à travailler de façon circulaire et en développant des produits identitaires.

 

Saguenay-St. Lawrence Marine Park
Parc Marin du Saguenay Saint-Laurent

 

Mais l’intention précède toujours la réalisation. Tout n’est pas rose ou facile dans le monde du tourisme régénératif, et la réalité ne s’accorde pas toujours, en tous cas, pas encore, avec l’ambition qui le propulse. Qu’à cela ne tienne ! L’itinéraire a le mérite de proposer en partage une vision saine et heureuse pour rallier toutes les parties prenantes du territoire. Même si tous ne sont pas encore prêts, même si des zones d’ombre peuvent encore persister dans le monde merveilleux du tourisme, la région cherche à privilégier l’authenticité et la qualité de ceux qui ont démarré le chemin du grand itinéraire, un pas à la fois.

Se permettre l’erreur, explorer, innover, révéler l’émergence, expérimenter, font partie du chemin, où comme dans la vie, l’on apprend en marchant. L’ATR avance par cercles concentriques, en commençant par ses parties prenantes les plus proches. C’est ainsi que les MRC jouent un rôle majeur dans la démarche régionale de tourisme régénératif. Très proches de l’ATR, actives dans les comités, elles soutiennent et abondent à soutenir la démarche, dégagent des fonds de soutien pour le tourisme, et travaillent de concert à l’attractivité de la région, dans une belle cohérence d’ensemble. La chambre de commerce est un autre partenaire privilégié pour soutenir l’effort collectif. Également, ce sont une douzaines de comités qui, bon an mal an, propulsent idées et projets pour concerter et consulter le terreau fertile du territoire.

Et le temps passant, l’ATR se retrouve invitée aux tables de décision et impliquée de plus en plus dans des conversations plus larges que le tourisme, concernant l’avenir et les choix stratégiques régionaux. C’est la politique du « pied dans la porte », où, sans forcer ni imposer une présence, la porte s’ouvre progressivement à une vision plus holistique, porteuse d’un avenir commun. Tourisme Saguenay-Lac-Saint-Jean intervient pour suggérer, résoudre les contentieux, inspirer, proposer, trouver des terrains d’entente et le juste milieu entre tous les interlocuteurs en présence. Bref, l’ATR œuvre à faire comprendre que l’intérêt de chacun, son désir de bonheur et de prospérité, est partagé par tous, même si cela peut revêtir une forme différente selon les entités. L’important est de rassembler dans une vision commune. Elle travaille à gommer les silos et à attirer l’attention sur des faits collectifs ou partagés, passés inaperçus par les considérations auparavant en silo, chacun évoluant jusque-là dans sa « bulle ». Bref, Tourisme SagLac cherche à éveiller la conscience de la place de chaque organisation dans un écosystème vivant et prospère, et sur ses possibilités d’action et d’interaction pour créer un avenir commun prospère et solidaire.

L’ambition de la région touristique du SaguenayLac-Saint-Jean est maintenant d’amplifier et de faire rayonner ce qui a été construit ces dernières années pour répondre à la vision d’un tourisme régénératif. Loin de se laisser décourager par la difficulté à transformer organisations et structures d’accueil, elle aspire à soutenir les efforts individuels et collectifs, un pas après l’autre, en s’adossant et en s’alliant aux capacités de ses interlocuteurs et aux opportunités qui surgissent en chemin. Cette aptitude à configurer sa progression selon les circonstances est à l’image de celle des écosystèmes évoluant en fonction des événements rencontrés. L’ATR ressent comme première mission celle de se transformer de l’intérieur. Mais il est ici également question d’alliance, de dialogue, d’implication, avec pour visée le bien commun et la prospérité collective, tel un grand laboratoire vivant installé grandeur nature dans ce territoire aux beautés merveilleuses.